Ils construisent un monde meilleur

Publié le par dcc-6hussenotamada

LES VELOS D'AMBALAKILONGA (le 20 avril 2012)

 

 Lors d’une mission de suivi de chantier à Madagascar, Philippe s’est aperçu que certains des ouvriers du chantier, en plus des 8 heures de travail, devaient faire 4 heures de marche le matin pour venir travailler, et 4 heures de marche le soir pour rentrer chez eux.

 

De retour en France, il monte l’association ‘’les Vélos d’Ambalakilonga’’, dans l’idée de fournir des vélos à ces ouvriers (et à la population en règle générale), afin de rendre leur vie plus facile.

 

Aujourd’hui, cette association envoie tous les ans à Fianarantsoa environ 400 vélos destinés initialement à la benne.

 

Différents objectifs sont ainsi poursuivis :

 

-         Les vélos sont démontés avant envoi ; leur remontage est réalisé par des jeunes en formation (5 à 6 par an) qui acquièrent ainsi un métier.

-         Une fois formés, ces jeunes sont dotés d’une caisse à outil, et peuvent se mettre à leur compte : ils font de la vente de vélos remontés (50% du prix  de vente leur revient, les 50% restants revenant à l’association), puis de la maintenance.

-         Les vélos vendus sont de meilleure qualité et moins chers que les vélos d’origine chinoise qui sont vendus dans le commerce. Ainsi, pour la somme de 120 000 Ariary (40 Euros), de nombreux malgaches sont équipés d’un mode de déplacement très bien adaptés au pays (je l’ai adopté !).

 

Cette association est localisée dans la Loire (à côté de Feurs) : c’est ainsi que mon vélo, à  Madagascar, provient d’un commerce situé à St Romain le Puy, à 10 km  de chez nous !

 

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site de l’association :

 

                  http://www.lvda-mada.org

 

Vous pouvez apporter votre aide en donnant les vélos dont vous ne vous servez plus (même si ils ont de petites réparations à faire), ou en donnant de l’argent, qui servira à couvrir les frais d’expédition et de dédouanement. N’hésitez pas !

 

 

  

LE RELAIS MADAGASCAR (le 22 mars 2012)

 

Plus bas dans cette page, je vous ai parlé dans la rubrique du riz de l’action qui était menée par le Relais.

Je souhaite revenir sur cette entreprise que j’ai côtoyée à plusieurs reprises,  qui m’a étonné et m’a poussé à réfléchir …

 

Le relais est une émanation de Emmaüs. Un de ses cadres décida un jour de démarrer une entreprise de tri du textile, selon un modèle impliqué dans le système économique, mais en ayant comme seul but que d’être au service de l’emploi et des employés.  Naissait ainsi le Relais, entreprise à but socio-économique, qui réinvestit tous ses bénéfices dans l’emploi, et non pas dans la rémunération de l’actionnaire. Un autre caractéristique de cette entreprise est la mise en place d’une sorte de démocratie participative, avec par exemple une présentation mensuelle des résultats et projets par la direction et à tout le personnel.

 

En 2008, le relais, qui comprend environ 1500 personnes en France, a démarré une structure à Fianarantsoa.

Aujourd’hui, cette entreprise compte déjà 180 personnes, et est présente dans des domaines bien différents :

 

-         L’activité de base est le tri du textile arrivé de France, afin de le réinjecter ensuite dans le tissu économique local, par le biais de le friperie qui habille une grande majorité de Malgaches. Une activité liée est une activité de création d’une ligne de vêtements de confection,  à partir de textiles non utilisable. Il y a des articles étonnants, comme par exemple cette robe confectionnée avec des cravates !

-         Cette activité grandissant, ils ont du trouver de nouveaux locaux, et ont racheté une ancienne usine de voiture (conçues et fabriquées à Madagascar) et arrêtée depuis plus de 10 ans. Il s’y trouvait encore un stock de chassis et pièces détachées … Un jour, la décision fut prise de relancer la production, et c’est aujourd’hui une aventure qui permet à 35 personnes de sortir 2 voitures par mois. La marque Karenjy est ainsi re-née de ses cendres, et développe actuellement un nouveau véhicule !

-         Je vous ai déjà parlé du rachat d’une rizerie (usine de transformation du riz) et du modèle économique mis en place autour de cet outil de production.

-         Une autre activité est la reprise (ou la construction) de 3 hôtels, à Fianarantsoa, Tuléar ou Ranomafana.

-         La dernière activité, en train de démarrer, est la mise en place d’une collecte de déchets dans la ville de Fianarantsoa (par la création de micro-entreprises dans les quartiers), et le tri de ces déchets. Ce projet est un très gros projet mené avec la ville et soutenu par Ingénieurs sans frontières.

 

Le Relais me fait réfléchir à deux titres :

 

-         Par son action directe sur l’emploi local. En 4 ans, il est devenu le plus gros employeur de la ville.

-         Par sa vision du rôle de l’entreprise, et de la place centrale qui y est laissée pour l’être humain …

 

 

 

LA FERME D'ANDRIAMBOASARY (le 11 déc 2011)

 

La région de Fianarantsoa est une région à dominante agricole. Les populations rurales sont majoritaires, et vivent de leur production, et de l’argent gagné en vendant leurs surplus.

Ainsi, le besoin en formation des habitants de la brousse s’est vite fait sentir.

 

La ferme-école d’ Andriamboasary, a été fondée en 1950 par le diocèse, et s’est donnée pour mission d’accompagner les populations agricoles, de différentes manières.

Aujourd’hui, cette ferme est gérée par 3 coopérants (une gestionnaire, une ingénieur agronome, un vétérinaire) et emploie 30 personnes.

 

 

L’action principale est de proposer aux agriculteurs des formations thématiques, leur permettant d’améliorer leurs pratiques agricoles, ou de mettre en place une nouvelle production.

Le principe : une dizaine de stages de 3 semaines proposés pour la somme de 8000 Ariary (soit environ 3 Euros). Les thèmes proposés : l’élevage bovin, le lait, l’élevage porcin, les arbres fruitiers, le riz, le maraîchage, etc.

Les stagiaires sont ainsi accueillis à la ferme et y vivent pendant la durée de leur stage.

Ces stages proposés pour une somme qui nous paraît modique sont un gros investissement pour les stagiaires : investissement financier et aussi en temps (ils ne sont pas dans leur exploitation pendant ce temps et doivent souvent se faire remplacer).

Matériel pédagogique : 25 vaches, 8 cochons, 3 zébus, 2 ânes, 32 hectares, du matériel agricole, des poules, etc !

 

La principale difficulté dans ces formations reste la mise en pratique de retour à la ferme : confrontés aux traditions prônées par les anciens, les stagiaires ont bien du mal à modifier les pratiques culturales …

 

Une seconde action très importante et plus visible en ville : la ferme produit du fromage, à partir du lait de leur production, et du lait qu’ils achètent aux producteurs locaux (une centaine). A des tarifs de type commerce équitable.

Un long travail de maîtrise de la qualité chez les producteurs … pour parvenir à une production correcte.

Un travail aussi d’élaboration du fromage, et de commercialisation dans les magasins, restaurants, hôtels de Fianarantsoa, mais aussi du reste du pays.

Cette activité permet ainsi de financer l’activité de formation, qui n’est pas à l’équilibre.

 

Ainsi, nous avons la chance de pouvoir nous approvisionner en œufs, lait, régulièrement, et pour les grandes occasions, en tomme, fromage blanc, Saint Marcellin ou camembert !

Nous ne mangeons pas du fromage tous les jours, car cela représente un budget important, mais achetons du lait régulièrement, pour l’équilibre en calcium de la famille, et la croissance des filles, qui poussent dur !

 

 

ILS AGISSENT SUR LA PROBLEMATIQUE DU PRIX DU RIZ (le 25/09/11)

 

Le cours du riz subit une variation saisonnière liée à l'attente de la récolte. Ainsi, en ce moment, les cours sont en train d'augmenter fortement (jusqu'à +50%), et ce jusqu'à l'arrivée de la récolte en janvier.

Cette augmentation, liée à un phénomène de spéculation orchestré par les grossistes, est intolérable pour une majorité de la population. Ainsi, nombreux sont ceux qui ne peuvent plus manger de riz, et qui se rabattent sur la manioc.

C'est la terrible période de SOUDURE ...

 

Nous avons pu rencontrer deux acteurs économiques qui agissent à leur manière.

 

1) Au niveau du diocèse, le père Zocco, responsable de tout ce qui est d'ordre matériel, se soucie du personnel qui travaille pour le diocèse. Ainsi, lorsque les cours sont normaux, il achète 200 tonnes de riz, qu'il peut ensuite revendre au cours de la période de soudure à un prix normal.

Toutes les personnes travaillant pour le diocèse peuvent ainsi acheter chaque mois, à un tarif raisonnable, de quoi nourrir leur famille...

 

2) Le RELAIS (entreprise issue de EMMAUS et très présente à Fianarantsoa ; je vous en reparlerai car ils  d'autres activités) s'est emparé de ce sujet, un peu de la même manière, mais en allant plus loin.

Ainsi, ils ont racheté une vieille usine de préparation du riz, et ont mis en place une démarche que je résumerais en 4 points :

 

a) Aider les agriculteurs à mieux produire en les conseillant, en leur fournissant du matériel.

 

b) Acheter des quantités énormes de riz selon un modèle de commerce équitable : à un prix supérieur au cours généralement pratiqué. Nous parlons de milliers de tonnes de riz ...

 

c) Lors de la prériode de soudure, revendre ce riz à des tarifs bien inférieurs à ceux partiqués par les grossistes spéculateurs, et ainsi, parvenir à faire baisser les cours...

 

d) Inverser la logique économique que nous connaissons tous : ainsi, plus une personne achètera du riz en grande quantité, plus le prix au kg sera élevé; L'objectif étant d'éviter une nouvelle spéculation sur cette vente...

 

Autant dire qu'en procédant ainsi, ils ne se font pas que des amis...

Mais l'enjeu est de taille ; il y va de la capacité de milliers de familles à se nourrir...

Je trouve toujours étonnant la manière dont certains prennent à bras le corps des problèmes qui semblent dépendre de la fatalité... Ils prouvent ainsi le contraire !

 

 

DES NOUVELLES DU FRERE JACQUES TRONCHON ET DE L'ASSOCIATION ASA

 

Vous êtes un certain nombre de Foréziens à connaître le père Louis TRONCHON, et à savoir que son frère vit à Madagasar.

Lors de notre passage de trois jours à Tananarive, nous l'avons rencontré et avons été étonnés par ses convictions, sa vision de l'homme, et sa manière de lui redonner sa dignité.

 

L'association ASA, créée en 1991, a pour objet de réinsérer des sans abris de Tananarive dans la milieu rural, ou dans le milieu urbain. Ainsi, elle oeuvre à la lutte contre la pauvreté, en ayant en ligne de mire dignité et durabilité ...

 

Pour ce faire, une méthode commune : créer un centre de formation qui apporte les savoirs faire spécifiques à un métier.

Une même démarche : former, accompagner, suivre la personne une fois la réinsertion ''réalisée''

 

- A Tananarive, on peut ainsi apprendre le tissage, la vannerie, le travail de la corne, la couture, la broderie, la maroquinerie ou la marquetterie (2 fois 6 mois)

- Dans la ferme de Antanety, on peut apprendre les métiers de l'agriculture (2 fois un an)

 

Au terme de ces périodes de formation, la phase de réinsertion, avec dotation en matériel, assistance ...

 

La réinsertion en milieu rurale mérite qu'on s'y attarde en particulier : l'association est propriétaire de 30 000 hectares  (je crois) et dote la famille d'un terrain de quelques hectares qui lui est propre, et dont elle sera propriétaire au terme de 7 ans d'exploitation et d'autonomie ...

 

AINSI, il existe à 200 km de Tananarive un village où vivent 3 000 personnes, avec école et structures nécessaires ! Des personnes qui étaient vouées à vivre dans les rues de Tana ...

 

 

Lors de notre visite chez les Franciscains, en plus du centre de formation technique, nous avons pu voir :

 

- une école + collège (750 élèves) pour les personnes du quartier

- une maison d'accueil des personnes agées de la rue (env 40 personnes)

- une maternité

- une maison d'accueil si vous voulez venir !

- une association que travaille à la préservation du patrimoine architectural

- ET LE FRERE JACQUES TRONCHON QUI NOUS A SI BIEN ACCUEILLIS, FAIT VISITER LE SITE, ET QUI PARLE SI BIEN DE SA PASSION : L'HOMME DIGNE !

MERCI A VOUS POUR TOUTES CES BELLES CHOSES, JACQUES !

 

 

Vous pouvez aider ASA depuis la FRANCE :

 

ASA France - Marie-Louise MATHIEU

37 rue Caderat

42140 Chazelles sur Lyon

04 77 54 20 51

marysemat@wanadoo.fr

 

 

 

Bonjour,

 

Notre année à Madagascar est l'occasion de rencontrer bien des personnes qui cherchent à leur manière à aider le pays à se transformer, à aller vers moins d'injustice, moins de pauvreté, plus d'éducation, plus de partage des richesses.

 

Chacun peut oeuvrer d'une façon différente, mais le but, au final, est le même : permettre à chacun d'être respecté, de grandir, et de prendre en main sa propre vie.

 

Dans cette rubrique, je souhaite vous présenter les rencontres qui me marquent, qui changent mon regard sur le monde, mon regard sur l'être humain, ou bien ma façon de comprendre la manière d'oeuvrer à un monde meilleur. Chacun détient une part de vérité, et est confronté, dans son action, à des limites ... Chacun apporte sa petite pierre à l'édifice ...  Et nous, nous découvrons avec admiration ces pans de murs qui se bâtissent peu à peu, dans un paysage économique bien désolant !

 

Loïc (qui écrit au nom de toute la famille)

 

 

 

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