Périple au SUD...

Publié le par dcc-6hussenotamada

 

    Enfin les photos !!! Désolée d'avoir pris tant de temps !

 


Périple au Sud !

 

C’est bien connu, au début du mois d’août, la France entière part en vacances, plein sud ! Nous faisons pareil, mais pas de risque de journée noire annoncée sur Autoroute Info. D’abord parce qu’Autoroute Info n’existe pas à Mada, mais surtout parce que la région dans laquelle nous passerons nos deux dernières semaines malgaches est une des plus désertiques de toute l’île !

 

Le Grand Sud… ses tombeaux, ses plages, ses pistes exécrables, ses Antandroy… une région qui faisait rêver Papa, lequel a réussi à convaincre toute la famille de partir à l’aventure…

On vous embarque dans le 4x4 avec David, notre chauffeur, à la découverte du ‘’Pays des épines’’ !

 

30 août. Bagages bouclés en moins de 36 heures, pas mal non, pour un déménagement !  On charge sur le toit quelques vêtements, 180 litres d’eau, 80 litres d’essence dans des bidons, tentes et matelas. Et des vivres au cas où, mais c’est rare (!), on aurait affaire à une petite panne à 200 km du plus proche village…

Objectif : rejoindre Fort Dauphin, la capitale de la région Androy, depuis Tuléar, par la côte.

 

De plages magnifiques en plaines désertiques, de bungalows perdus en nuits sous la tente, de tortues en lémuriens et de rencontres en contretemps, nous arrivons sales mais bien vivants à Fort Dauphin, heureux de retrouver le goudron après quelques 900 km de piste !

Voici les découvertes et moments forts de ce périple familial !

 

·         Point Géo. Première pause ‘’photo’’ sur le tropique du Capricorne. On sort de la zone tropicale ! De fil en aiguille, on ira jusqu’au point le plus au Sud de Mada, le Cap Ste Marie : un endroit splendide, tant par ses grottes d’où l’on admire le fracas des vagues sur le cap, que par les baleines que l’on observe depuis les dunes.

 

 

tro c 

  cap

 

 

 

·         Nos amis les bêtes… Pas si désert que ça le Sud ! D’abord, ça grouille de tortues radiata, à la grande joie de Colombe ! En une même journée, on en a compté pas moins de 127 ! ça, ça occupe les heures de piste ! Nous faisons aussi une expédition ‘’baleines’’ en pirogue. Il en vient de tous les côtés dans le canal du Mozambique ! Et quand on se retrouve à 30 m de ces géantes des mer et que l’une d’elle plonge… on guette avec angoisse sa remontée en croisant les doigts pour que ce ne soit pas sous la pirogue qui semble toute à coup bien frêle !

Nous agrandissons également notre collection de lémuriens. Un ‘’microcèbe’’ nocturne bien caché à quelques mètres de la tente, une colonie de lémurs blancs pas du tout farouches et quelques makis bruns.

 

tortue 

 

·         Les Antandroy. On le répète, Madagascar compte 18 ethnies aux langues et cultures différentes. Les Antandroy sont vraiment particuliers ! Papa précise ‘’c’est mon ethnie préférée, les durs à cuire de Madagascar !’’

En traversant les villages, on se croirait au Moyen-âge. Ni eau ni électricité évidemment. Quelques cabanes en bois, un grand arbre sur la place comme dans Kirikou, et des hommes qui se baladent avec des sagaies sur les chemins… En se promenant un jour de marché, papa et moi sommes effarés : ils mangent quoi ? Trop sec pour le riz, trop inaccessible pour importer, ni fruits ni légumes… Quand aux zébus, il y en a des centaines mais…

L’Antandroy ne vit que pour préparer sa mort. Pendant toute son existence, il économise tout, vivant le plus simplement possible, pour se construire un splendide tombeau pour sa seconde vie en tant qu’ancêtre. On en voit des dizaines le long de la route : monuments immenses, peints et sculptés, et ornés… de crânes de zébus ! Lors de l’enterrement, parfois plus d’un an après le décès, tout le troupeau du mort est abattu et la viande distribuée aux villageois. Plus on a de crânes de zébus sur sa tombe, plus on est respecté. Mais les conditions de vie ‘’terrestres’’ font mal à voir.

 

tombe  Tombeau (pour une personne)village

 Maison (pour 10 personnes)... 

 

 

·         Les plages. Vous voyez les plages de sable blanc, l’eau turquoise dans les magazines, les palmiers… C’est face à ce genre de paysages que nous nous sommes endormis et réveillés tous les jours ! Cool non ! Et baleines visibles de la plage ! Dommage que l’eau soit trop froide pour s’y baigner.

 

plage  plage2plage (2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

·         Ambovombe. A peine arrivés dans cette petite bourgade, un commissaire de police en service demande à Papa un coup à boire. Passé ce détail, c’est le marché aux zébus qui nous intéresse. Imaginez un peu le parking d’Auchan plein à craquer de charrette à zébus, ces derniers bien sages, et ne risquant pas de s’échapper, ils sont serrés comme dans un taxi brousse !

Sur la place du marché, il y a foule. On demande le prix d’un zébu pour le fun (parce que ça dépasse nos 30 kilos d’avion, et de toute façon, dans la voiture ce n’est pas pratique, même sur le toit ;-). Aussitôt le prix donné, le vendeur demande ma main à mon père, et celle de Clèm pour un ami. Euh… merci, à choisir je ne préfère pas finir femme Antandroy ! Quand on demande à quelle heure finit le marché, un homme nous montre la position qu’aura le soleil… On n’attendra pas cette heure là, il reste de la route !

 

ambo  ambovombe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

·         Ramenabilla… Ce que vous ne savez pas encore, c’est que le sud malgache abrite l’Ennemi Public N°1 et sa bande de dahalo. Ces voleurs de zébus se comptent par centaines, attaquent troupeaux, villages et voyageurs, tuant tout ce qui s’oppose à eux. Le lendemain de notre passage, il y a eu trente morts dans un village… Leur chef, à ce qu’on dit, prend un malin plaisir à tuer les femmes enceintes qui croisent son chemin pour alimenter avec les embryons son talisman, qui lui permettrait d’être invisible ! En effet, les dahalo surgissent de nulle part, provoquant policiers et militaires dépêchés sur place ! Avis aux amateurs, le Gouvernement propose 100 000 000 Ariary à qui ramènera Ramenabilla mort ou vif ! Bref, une légende vivante qui alimente les conversations et en inquiète plus d’un !

 

·         Point Piste. Notre grande fierté à l’arrivée était de n’être tombé en panne que trois fois, pour un total 8 heures d’immobilisation ! Et quand on voit l’état des pistes, c’est vraiment un exploit ! (exploit que l’on doit à David, un guide-mécano-chauffeur génial !). Entre les gué ou l’eau monte aux deux tiers des portières, les rochers à escalader, les ponts douteux, les tortues qu’il font contourner, les sprints sur le sable ou la tôle ondulée et les trous qui se la jouent montagnes russes…

 

piste 

 

·         Fort Dauphin. Ca y est, nous voilà au but de notre voyage. Premier plaisir : une douche, chaude de surcroît ! On ne regrette pas les douches au seau d’eau froide des dix derniers jours !

Incroyable, depuis l’ouverture de mines par une grande société, toutes les rues sont en train d’être refaites. Mais ce n’est peut-être pas ce qui aide le plus les locaux… Bref.

On grimpe au sommet du Pic St Louis pour avoir une vue d’ensemble. La montée est dure, mais le paysage en vaut la chandelle ! Au nord, les montagnes de l’Anosy et au sud des grandes baies avec des plages de sable fin…

 

fortdaup 

 

·         Retour. Il faut à présent songer au retour… Escale splendide à Lokaro avant d’attaquer la côte Est, en compagnie des moustiques ! Il faut traverser 10 rivières sur des bacs, qui fonctionnent de trois façons : 1) A la manivelle  2) Au moteur 3) A la main quand le moteur est en panne ! Ho hisse !

On arrive finalement à Vohipeno, dans un centre  qui accueille tous les rejetés de la région. Hey, la mer est chaude ici ! Toujours autant de vagues : grosse rigolade !

 

bac-copie-1  enfants

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et à l’heure ou j’écris, on est sur la route de Tana. Avion dans deux jours. Bon ça tourne un peu, il était temps que je finisse !

 

Manon

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A
<br /> très instructif vos informations, très intéressant les passages des antandroy et de leurs coutumes de construire des tombeaux immenses.<br />
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I
<br /> Bon retour chez vous et merci beaucoup pour cette année de partage !<br /> <br /> <br /> A très bientôt à Jayol ou ailleurs !<br />
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G
<br /> Bon,<br /> <br /> <br /> Vous nous manquez déjà, mais je crois surtout qu'il faut préciser que votre voyage c'était un sacré coup de folie. A Tuléar quelques jours après votre passage nous avons voulu descendre (tena<br /> marina !) un peu plus au sud d'Ambohimahavelona voir les 7 lacs et des Soeurs Ursulines et le maire du villages nous l'ont défendu : c'était un truc pas croyable. Trop d'attaques et souvent<br /> mortelles ! Il ne fallait pas s'engager dans une telle voie ! Personne ne pourrait sauver les pauvres petites chèvres de Monsieur Seguin que nous étions.. La moitié du village était prête à nous<br /> empêcher d'avancer pour protéger nos vies et surtout nos enfants, à travers toute la brousse montait une clameur de prière pour la famille vazaha qui courait au devant de la mort. Donc je me suis<br /> dit : courage fuyons ! Plus tard le soir à la lueur de ma chandelle verte, j'ai repensé à cette journée et je me suis dit un truc : nous ne sommes pas grand chose à côté des House-no.<br /> <br /> <br /> Bon vent les amis. Masotoa<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> Nous vous souhaitons un bon retour en France.<br /> <br /> <br /> Mille mercis de nous avoir fait partager votre morceau de vie dans ce blog, vos articles étaient très intéressants, autant sur le plan de la découverte culturelle que sur le plan humain.<br /> <br /> <br /> Amitié,<br /> <br /> <br /> Alex et Sara..<br />
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J
<br /> salut<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> On vous attend en rhone-alpes. Ne soyez pas triste rien n'est définitif, si vous le voulez vous reviendrez à Mada. Nous on y retourne dans un mois pour 3 mois (eh oui les petits enfants -<br /> maintenant 9 - on mit cette condition !!!).<br /> On espère vous rencontrer en France - Notre maison vous est ouverte à Lyon comme à Fianar - Bisous à tous et à bientôt<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> jacques<br />
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